Interview : Maxime Genestier

Publié le par Benjamin Berthet

Maxime Genestier est le héros de mon premier court-métrage « Une histoire comme une autre » Dans la vie, Maxime, c’est un peu Benoît, dans le film : naïf, rêveur, bon enfant, mais aussi généreux, serviable et avec un gros cœur.
Son rôle dans le court-métrage est muet ; un travail qui n’est pas aussi facile que ça. Mais, Maxime a déjà du talent à revendre et il a parfaitement réussi à trouver le ton. L'apprenti comédien nous raconte son expérience, ses goûts, mais aussi ses projets.




Les Films de la Bidouille : Après quelques années de théâtre au collège et aujourd’hui au lycée, te voici sur un court-métrage, est-ce que l’approche d’un rôle est différent ?

Maxime Genestier : Heu, oui, c’est d’autant plus différent qu’au théâtre, on a une seule chance. Au théâtre, on a le temps d’apprendre son texte. Il y a beaucoup de texte par ailleurs. Et si on ne le sait pas, c’est foutu. Tandis que sur un court-métrage, on a le texte sous la main et si on se plante, eh bien on recommence.
Au niveau du rôle, c’est différent aussi. On est face à une caméra. Il n’y a donc pas forcément de jeu avec un public présent. Au théâtre, il faut  se donner afin de faire passer des sentiments au public



Comment es-tu arrivé sur le projet ?
C’est Benjamin qui m’a téléphoné. Il m’a proposé de participer au court-métrage et j’ai accepté.

Tu étais ok tout de suite ?
Oui.

Ton personnage porte le film, n’est-il pas intimidant d’avoir le rôle titre ?
(Il réfléchit) Je ne sais pas si j’avais vraiment le rôle titre mais le jeu des autres personnes est aussi très important. Mais, c’est vrai que si on se plante, eh bien c’est foutu. C’est un peu stressant. Mais quand on joue, on n’a pas l’impression de porter le film. On joue à deux.

Tu as préparé ton rôle ?
Un petit peu (rires) J’ai relu plusieurs fois le dialogue et le scénario et j’ai essayé de voir qu’est ce que pouvait faire transparaître le personnage. Mais on ne peut pas vraiment jouer chez soit. Il faut voir avec les autres acteurs comment jouer entre nous. Si on se fait son propre film avant, il est possible que ça n’aille pas avec les autres partenaires et il serait difficile de changer sa façon de jouer…

… tu aurais aimé qu’il y ait une répétition avec les autres, une lecture de scénario en commun ?
Non, car si on répète trop, ça devient monotone et on perd petit à petit la flamme. L’idée vient souvent sur le moment suivant l’ambiance présente sur le lieu du tournage.

Est-ce que tu t’es senti proche du personnage ?
(Rires) Oui. Enfin, sur certains points : oui. (Rires). Je ne sais pas si je dois développer au pas. (Rires). Le côté timide par exemple se retrouve chez moi au delà de l’affectif simple. Dès que cela touche une liaison amoureuse, c’est plus compliqué. Au premier abord, quand on aime une fille, c’est simple, on peut déconner. Mais ensuite, quand ça avance tout doucement et que l’on s’aperçoit que ça peut aller plus loin, c’est plus difficile. On ne sait pas ce que l’autre personne attend, ce qu’on peut faire, ce que l’on peut encore faire, ce que l’on ne peut plus faire au début tout du moins cela est vrai quand la relation débute relativement rapidement après la première fois qu’on voit la personne. Si on la connaissait avant alors les choix sont plus faciles.
Sinon, ce côté un peu rêveur, ça me rejoint un peu (rires) : le mec qui oublie assez vite les choses et qui peut se laisser emporter par quelque chose qui n’a pas forcément d’importance, mais qui l’est pour lui.

 

 


Tes premières impressions sur la première journée de tournage ?

La première journée ? … C’était à Vouhenans, avec mon papa. Il a fallu que l’on trouve la façon de jouer. Mais c’était une bonne journée, on a bien rigolé. On est entré relativement vite dedans. Au niveau organisation, ce n’était pas toujours super. (Rires) Quand on arrive sur les lieux, on ne se sait pas vraiment comment commencer, d’autant plus que cette a déjà été vécu par chaque personne dans d’autres circonstances donc on a notre propre vision. Mais dans d’autres scènes, c’est plus compliqué. Il faut donner de la matière au personnage. Pour revenir à la première journée : très intéressante !

Christophe Massard est-il un bon père ?
Whaou ! Nickel ! (Rires) L’acteur ou le personnage ? … Au niveau humain, c’est un gars très bien qui a un bon sens de l’humour et qui ne se prend pas trop la tête. Par rapport à son rôle, c’est un père autoritaire, un peu froid et avec son fils, ce n’est pas génial. Il faudrait qu’entre les deux, le contact soit un peu plus chaleureux (rires)

Est-ce que tu as rencontré des difficultés particulières sur le tournage ?
(Il réfléchit) Oui, sur la première scène du film, celle de la bousculade. Il était un peu difficile pour trouver nos marques avec Stéphanie. Sinon, les expressions du visage n’ont pas toujours été évidentes à trouver. Quelles sont les postures à prendre ? Etc.

Les bons et les mauvais moments ?
Je ne pense pas qu’il y ait eu de mauvais souvenir. Si, c’est vrai. Que du bonheur. Il n’y a pas de choses qui m’ont gêné plus que ça ! Si, les scènes à répéter plusieurs fois, c’était un peu crevant tout de même. Mais je sais que c’est normal au ciné. C’est un coup à prendre. Sinon, personnellement, je trouve que l’aventure dans sa globalité est un bon moment qui m’a permis d’échanger des choses entre les acteurs. Et puis, jouer en pleine ville, c’est très marrant. On est confronté aux événements extérieurs. Par exemple, il y avait un petit monsieur qui passait sans cesse avec sa voiture sans permis devant nous. C’était marrant. (Rires). Je ne l’ai pas oublié celui là !

Comment décrirais-tu le réalisateur ?
Il avait un bon scénario. Je lui reproche juste une chose. Enfin, je parle pour moi mais il est arrivé que je déviais un peu de mon rôle et j’aurais aimé qu’il me cadre un peu plus. Il manquait un peu d’autorité. Mais ça viendra, je n’en doute pas. Rien à redire concernant le cadrage.

 


La première fois que tu as vu le film, tu étais un peu déboussolé, comme perturbé. Pourquoi ?
Oui, c’est vrai (rires). En fait, la première fois où j’ai vu le film, l’image était toute petite et le fait de me voir m’a un peu choqué. Sur le coup, je me suis regardé jouer. Ce qui n’est pas le cas au théâtre ou même pendant le tournage, dans la rue, quand on joue la scène en direct. On ne se regarde pas. Mais quand le film est fini et que le montage est terminé, on ne joue plus. On est obligé de se regarder. Forcément, on se trouve plein de défauts que l’on ne voit pas quand on joue. J’aurais pu faire autrement, faire comme ci, comme ça, me tenir différemment etc. Mais la deuxième fois …

… c’était le 7 octobre 2006, lors de la première projection publique à Lure...
Oui. Eh bien, cela s’est beaucoup mieux passé. C’était agréable. J’étais très attentif aux réactions des gens. (Il hésite) … Oui, je peux le dire, il y a des plans où je me trouvais bien (rires)

Lesquels ?
Il y a un plan que j’aime beaucoup, c’est quand je pleure et que l’on voit mon visage en gros plan. J’avais tout de même un peu peur de cet écran géant. Mais ça va. Je n’avais pas trop de défaut. J’arrivais à retrouver l’émotion que j’avais eu et j’étais même rentré dans le jeu du personnage.  Je m’étais de nouveau apparenté au personnage.

Tu étais un bon spectateur de ton travail ?
Oui, j’étais dedans. C’était assez profond comme expérience.

Tes nombreux fans pourront te retrouver en mai avec l’atelier théâtre du Lycée Georges Colomb. Quel a été la pièce retenue. Quel est ton personnage ?
C’est un thème pour le moins difficile. Il s’agit de la tragédie. Ce qui change largement de registre. Pour citer mon professeur de lettres, « la tragédie : c’est une crête ».

C'est-à-dire ?
C'est-à-dire que l’on peut facilement tomber dans le pathétique ou dans le comique. La frontière est mince. Et c’est cette frontière qu’il faut emprunter. C’est difficile. Je joue Agamemnon, avec Pierre Flage, l’autre garçon de l’atelier théâtre. Agamemnon est un roi. Et je joue aussi Oreste, qui est le frère … (trou de mémoire) d’Electre ou d’Egisthe. Je ne sais plus. Si, c’est Electre ! Oreste donc est le frère disparu … Enfin, ce sont des rôles compliqués.

Vous vous partagez les rôles à deux c’est ça ?
Pour Agamemnon oui. Pour Oreste, je suis seul … avec 4 filles (rires).

Les dates ?
Jeudi 10 et vendredi 11 mai à 20h30, à l’Auditorium de Lure.

Que retiens-tu d' « Une histoire comme une autre »,  et de cette première expérience ?
Qu’est ce que je retiens ? (Il réfléchit). Pleins de choses. Je me rappelle de Belfort ou il fallait aller chercher les gens dans la rue (pour la scène du banc). On a eu du mal. Sinon, la réaction des gens qui passaient dans la rue. Et puis bien évidemment, le contact que j’ai eu avec les autres et l’ambiance générale. Cette petite équipe qui part comme ça à l’aventure, dans la petite voiture du réal chargée à bloc. C’était bien marrant !


Quels sont les rôles qui t’attirent ?
Des personnages que j’aimerais interpréter ? euh … (il réfléchit). J’y ai souvent réfléchit (il réfléchit encore) … un danseur … Il y a tellement de choses qui me plairaient … un espion aussi. Comme beaucoup d’enfants.

Tu es fan de James Bond ?
Oui, j’aime bien. Mais parallèlement, j’aime bien aussi les « Spy Kids ». C’est plus drôle. J’aimais bien aussi les films comme « Maman, j’ai raté l’avion », « Maman, j’ai encore raté l’avion » ou encore « Maman, je m’occupe des méchants ».
Sinon, pour revenir à la question, je m’imagine jouer un prince, un milliardaire, ou encore un gosse paumé, perdu dans la rue ou un mec avec son chien qui cherche à survivre. Et pourquoi pas un petit martien, un magicien, un mage, etc.

Des personnages assez forts finalement ?
Oui. Disons, qu’il est intéressant de jouer autre chose que son propre personnage, de jouer quelqu’un d’autre. Jouer soit même, ce n’est pas intéressant. A moins qu’il nous arrive quelque chose d’extraordinaire. Par exemple, dans « Une histoire comme une autre »., mon personnage tombe amoureux d’une lesbienne. Ca c’est intéressant, c’est différent, c’est décalé. Il y a un intérêt à l’intérêt. C’est quand même mieux que : « je me lève, je vais chercher ma baguette de pain … » à moins que je me fasse enlever quand je vais chercher ma baguette de pain. Là, ça pourrait devenir intéressant.

Tu veux rajouter quelque chose ?
Beaucoup de personnes ont apprécié le film… et qui ont remarqué mon pyjama aussi (rire).

As-tu eu des retours ? On t’a harcelé au Lycée ?
Non, il n’y a pas de raison de ma harceler. Au lycée, ça s’est bien passé. Il n’y a pas eu d’ironie. Au niveau des adultes, beaucoup m’ont dit que c’était peut-être le meilleur film des 4 premiers. Je n’ai jamais eu de mauvaises critiques.

Prêt à repartir ?
Oui, toujours ! Et puis, le tournage m’a permis un peu de m’évader de Lure (rires)

Pourquoi, on est très bien à Lure !
(Ironiquement) : oui ! Mais ça ne change pas beaucoup. Non, franchement, c’est une belle région. Il faut faire nos preuves comme partout.

C’est le mot de la fin. Merci et bon courage pour les prochaines représentations théâtrales.



Si vous voulez contacter Maxime, merci d'écrire à l'adresse suivante : contact@lesfilmsdelabidouille.com

 


Retrouvez aussi l'interview de Stéphanie Pape et d' Ariane Py

 

Pour être informé des prochains articles, inscrivez-vous à la newsletter

 

 

 

 

Publié dans Films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article