Compte rendu de la Deuxième Rencontre Réalisateurs

Publié le par Benjamin Berthet

Samedi 7 octobre : Première projection publique d' Une histoire comme une autre

Me voici au cinéma. Je cours en cabine rejoindre Vincent pour lui remettre le DVD. Nous revoyons ensemble certains points de technique car aujourd’hui, je ne suis pas projectionniste, je suis réalisateur. Un bien grand mot ! Mais il faut jouer le jeu.
D’habitude, je reste cloisonné dans ma cabine à projeter des films pour les autres. Aujourd’hui, je me retrouve sur le devant de la scène. Un retournement de situation assez étrange.

Il est bientôt 13h et les premiers spectateurs arrivent. La tension monte. Mon teint  habituellement pâle et de plus en plus blanc. Puis, c’est la foule. Le monde est venu en masse (près de 200 personnes au plus fort de la journée). Cette 2ième Rencontre est déjà un succès ! 

13h30 : c’est parti !
Jean-Christophe Higelin président de Ciném’action ! ouvre les festivités et demande à tous les auteurs de venir sur scène.
Après le blabla habituel, c’est le départ.


(De gauche à droite : Quentin Lazzarotto, Ludovic Haas, Benjamin Berthet, Jean-Pierre Jurion, Daniel Ziegler et Rajkumar Bhan)

Le premier film est celui de Ludovic Haas, un ancien projectionniste et un ancien collègue. Il présente « Un rêve deux ans plus tard ».
Pendant la projection de son film, la pression retombe. Je suis presque à l’aise.

C’est à mon tour.

Jean-Christophe me présente sommairement. Je bafouille un peu mais je supporte ma voix. Je présente rapidement la genèse du film. (Genèse que vous retrouverez prochainement dans un nouvel article)

Je regagne ma place au premier rang, les lumières s’éteignent et c’est parti pour 18 minutes. Habituellement, je me serais sauvé et aurais laissé les spectateurs face à mes images. Mais là, je dois rester. Je ne suis plus réalisateur, je suis maintenant spectateur. Le final approche. Moment critique. Le film va-t-il plaire ? La tension remonte et mon cœur s’accélère.

Les notes de piano font durer le suspense jusqu’au générique et à l’apparition des premiers mots, un tonnerre d’applaudissements vient rassurer ma conscience. Je pense que c’est positif. Je savoure. Le générique se termine, les lumières se rallument et c’est parti pour une deuxième salve d’applaudissements. C’était presque trop ! Mais qu’est ce que ça fait du bien !

Je ne reste pas longtemps seul sur scène. Je demande que les acteurs du film viennent me rejoindre : Maxime Genestier, Stéphanie Pape, Christophe Massard et Morgane Pierson. Tout le monde est là. C’est formidable ! Guillaume Charret, un des compositeurs de la musique est aussi présent. La veille, il était avec son frère Bertrand à Bayonne pour un concert. Sa présence me fait chaud au cœur. Enfin, Isabelle Arnould, à qui je dois beaucoup et chez qui j’ai tourné plusieurs scènes, rejoint la petite troupe. Je suis bien entouré. Je me sens bien. Enfin, je crois.
D’autres sont restés dans leur fauteuil, mais je salue aussi Ariane Py et Guy Chollet.


(De gauche à droite : Stéphanie Pape, Christophe Massard, Morgane Pierson, Maxime Genestier, Guillaume Charret, Benjamin Berthet et Isabelle Arnould)

Les questions commencent à fuser. C’est ensuite au tour des premiers compliments. Je n’en attends pas tant. Vraiment. J’ai droit en direct à des critiques décortiquées sur mon travail. C’est très intimidant, mais agréable à entendre.
Sur scène, tout le monde prend le micro. Les questions des spectateurs sont nombreuses.


(De gauche à droite : Stéphanie Pape, Christophe Massard, Morgane Pierson, Maxime Genestier et Guillaume Charret)

Il est maintenant l’heure de laisser la place à Quentin Lazzarotto, auteur de « Chloé ».
Et là, une chose très désagréable s’est produite. Beaucoup de monde et de jeunes n’ont pas attendu la pause (qui suivait le film) et sont parti pendant que mon comparse présentait son travail. Je suis très gêné pour lui. C’est un manque de respect. Je ne suis plus très à l’aise. Je me sens un peu responsable. Malgré les efforts de Jean-Christophe pour essayer de calmer l’hémorragie, la salle s’est un peu dégonflée. C’est vraiment dommage. Les gens manquent parfois de tact.

C’est la pause. Je suis accaparé à droite, à gauche. On me félicite. Je suis assez réservé comme garçon. Que dire à part « merci » ? Ils sont tous là. Je parle avec des amis, des parents que je n’ai pas vus depuis des années, des inconnus aussi. Le dialogue est intéressant. Je n’ai pas le temps d’apprécier mon verre de jus de fruits. Tant pis ! Je n’ai pas vraiment soif de toute façon.



Mais la journée n’est pas finie, le programme est encore chargé. Suivront les films de Jean-Pierre Jurion « Les Brumes de l’inconscience », puis ceux de Daniel Ziegler, « HWK la mangeuse d’hommes » et « Les rats dorment la nuit », et enfin le long métrage de Rajkumar Bhan « Le petit peintre du Rajasthan ».

Tard dans la nuit, je regagne mon appartement et ses nombreux cartons (déménagement oblige !). J’ai encore plein d’étoiles dans la tête. Mais c’est fini. L’euphorie est éphémère. Tant mieux ! Demain dimanche, je serais de nouveau le projectionniste calme, discret et réservé. Mais, demain dimanche, je serais aussi un peu plus heureux...



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Publié dans Festivals - Rencontres

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